Le mépris envers les personnels précaires n’a que trop duré : nous voulons la reconnaissance, le statut et le salaire qui nous sont dus !
La situation des AESH amène à un constat unanime : le manque de reconnaissance, les conditions de travail, la flexi-bilité imposée, les salaires de misère, la dégradation des conditions d’accueil des élèves en situation de handicap : les AESH contribuent pleinement par leur professionnalisme à la réussite de leur scolarisation.
Depuis plus d’un an, les mobilisations des personnels AESH ont été des succès incontestables, démontrant que la colère s’amplifie. Ces mobilisations, largement relayées dans les médias, rassemblent des cortèges imposants partout en France : la mobilisation ne faiblit pas.
Pourtant, le ministère a maintenu son attitude méprisante : la précarité et un salaire insuffisant avec des temps incomplets imposés qui contraignent au cumul d’emploi, dans un contexte où le coût de la vie explose. Les PIAL qui dégradent nos conditions de travail. C’est une politique du chiffre au détriment de la santé mentale et physique qui aboutit à de nombreuses démissions.L’absence de reconnaissance du métier qui conduit à la perte de sens de nos missions, notamment par le saupoudrage de l’accompagnement des élèves.
En ce qui concerne les AED, le constat est malheureusement similaire. La précarité dans laquelle sont maintenus les agents qui exercent ces missions indispensables dans l’Éducation nationale est montrée du doigt par l’ensemble de la communauté éducative. Les fortes mobilisations des assistants d’éducation qui ont lieu depuis plus d’un an ont contraint les parlementaires à proposer des améliorations pour ces personnels. Le jeudi 24 février 2022 une loi sur le harcèlement scolaire a été définitivement adoptée à l’assemblée nationale. Ce texte prévoit entre-autres la CDIsation des personnels AED après 6 ans de CDD.
Néanmoins, à ce jour, le décret d’application n’est toujours pas sorti, ce qui est inacceptable ! En plus de ne pas permettre aux AED d’exercer leurs droits légitimes, elle les plonge dans l’incertitude quand à leur devenir pour la rentrée prochaine. Il convient également de rappeler que cette mesure de CDIsation demeure largement insuffisante : avec un CDI au SMIC, le gouvernement maintient les AED dans la pauvreté. Les AED en CDI vont travailler pour un salaire de 1269 euros nets pour un temps plein de 41h par semaine : c’est de l’exploitation !
Les AED exercent des missions qui sont indispensables au service public d’éducation et qui doivent être reconnues par la création d’un vrai statut juste et protecteur : AED, c’est un métier !
Le mépris pour ces personnels précaires mais pourtant indispensable n’a que trop duré ! Nous exigeons :
Pour les AESH :
augmenter les rémunérations de toutes et tous les AESH sur toute la carrière, avec comme objectif l’alignement sur la grille de catégorie B ;
prendre en charge tous les déplacements et revaloriser les indemnités kilométriques ;
garantir une rémunération à temps complet pour 24h, pour vivre de notre travail ;
abandonner les PIAL et la politique de mutualisation des moyens ;
créer un véritable statut de la Fonction publique pour reconnaître le métier d’AESH ;
donner l’accès à des formations qualifiantes à la hauteur des missions
Créer les places dans les structures spécialisées (IME, ITEP...) pour accueillir les élèves qui en relèvent et qui ont besoin de personnels spécialisés et de soins ;
recruter les AESH qui manquent pour permettre à tous les élèves en situation de handicap de bénéficier d’un accompagnement qui correspond pleinement à leurs besoins.
Pour les AED :
l’application immédiate de la loi du 24 février 2022 et la CDIsation des AED ayant 6 ans d’ancienneté ;
à terme la titularisation par la création d’un statut d’éducateur scolaire ;
l’augmentation des salaires avec une grille de progression salariale à l’ancienneté ;
la baisse du temps de travail ;
l’obtention de l’indemnité REP/REP+ pour tous les personnels travaillant en éducation prioritaire ;
l’attribution d’une prime COVID rétroactive depuis le début de la crise sanitaire ;
la suppression du forfait nuit en internat ;
la création d’une brigade de remplacement dans les départements pour ne pas faire peser aux AED en poste dans l’établissement le remplacement des collègues absent·es ;
le recrutement massif de personnels AED et la fin du recrutement par les chef d’établissement : pour un recrutement académique.
l’accès à une formation et l’augmentation du crédit d’heure pour formation.